Des premiers camps punitifs du IIIe Reich jusqu'aux usines de la
mort de Treblinka et Birkenau, en passant par les camps de prisonniers
de guerre, l'auteur relate dans cet ouvrage les activités musicales dans
l'univers concentrationnaire. Il a travaillé sur diverses archives et rencontré
d'anciens déportés musiciens.
Dès le début, la musique est utilisée dans un but répressif : elle rassure
les nouveaux arrivants dans les camps de concentration, sert la
propagande et accompagne les travaux forcés. «Quand cette musique
éclate, nous savons que nos camarades, dehors dans le brouillard, se
mettent en marche comme des automates ; leurs âmes sont mortes et
c'est la musique qui les pousse en avant, comme le vent les feuilles sèches,
et leur tient lieu de volonté.» écrivait Primo Levi.
Dans les camps d'extermination de l'Aktion Reinhard comme à
Auschwitz-Birkenau, les notes de musique s'élèvent dans les airs en
même temps que la fumée des fours crématoires ; elles couvrent aussi
les cris de souffrance et le vacarme des exécutions sommaires.
Des musiques sont composées dans les camps de prisonniers de
guerre. Si Olivier Messiaen est sans nul doute le musicien le plus célèbre
des camps (il a composé son Quatuor pour la fin du temps au Stalag
de Görlitz), nombre de compositeurs, chefs d'orchestre ou instrumentistes
furent également retenus dans les Stalag et Oflag allemands.
Parfois clandestine, mais le plus souvent «officielle», la musique fit
partie intégrante du système concentrationnaire.