Il n’est pas de nation sans hymne, il n’est pas de groupe humain sans musiques : hymnes nationaux, chansons militantes, générationnelles, familiales aiguisent le sentiment d’appartenance, consolident une mémoire commune.
Cet ouvrage invite à un parcours historique et littéraire (Barrès, Proust, Kundera) dans les usages identitaires de la musique. Il s’interroge sur la force d’attraction de ces musiques qui scellent l’identité des individus et des groupes, en produisant émotionnellement un sentiment d’appartenance. Si la musique contribue à construire les identités, elle a été aussi appelée à les combattre (Wagner construit son antisémitisme à travers la supposée influence maléfique des Juifs dans la musique) ou à les diminuer (Gobineau et ses stéréotypes sur la musique des Noirs).
Livre d’histoire par la musique, Les Résonances de l’ombre s’applique enfin à saisir la montée en puissance d’un « triangle de plomb » dans le goût musical de l’entre-deux-guerres : valorisation de l’origine, lien sacralisé entre une expression musicale, un territoire et une population, stigmatisation d’un ennemi qui en menace l’intégrité : le fascisme culturel avait envahi les sensibilités.