Le théâtre n'existe que dans le présent d'une rencontre entre
deux groupes humains : celui des acteurs porteurs de la fiction
et celui des spectateurs. Une fois la rencontre passée, il ne reste
plus que des traces : un texte, des images, des souvenirs. La scénographie
est l'une de ces traces les plus lisibles du présent de
cette rencontre.
À travers l'analyse de nombreux textes, dessins, plans, enluminures,
peintures et photographie, l'auteur nous propose une
lecture emblématique, rhétorique ou allégorique des décors.
Ces vestiges du temps - où architecte, machiniste, décorateur
ou peintre pour n'être pas «scénographes» ne cessèrent pourtant
pas de collaborer à la perpétuelle invention de l'espace scénique -
sont aussi porteurs d'une vision du monde. Car le théâtre qu'il
soit cérémonie religieuse, comme dans l'Antiquité grecque et au
Moyen Âge, ou divertissement comme à Rome ou en Italie à la
Renaissance, est l'expression d'une civilisation, d'une époque,
d'une pensée.