La seconde moitié du XXe musical a jeté les défenseurs de la Simplicité à l'assaut des combattants de la Complexité. Querelle des Hypermodernes contre les Postmodernes ? Ces concepts sont devenus des armes esthétiques. Un courant émerge, vite attaqué pour son « néoromantisme » : la Neue Einfachheit, alors que la New Complexity signe l'éternel retour du « progrès » en art... Mais le phénomène est plus général. D'un côté le minimalisme, le son-matière, du presque-rien bruiteux au silence neigeux... d'un autre, les rhizomes du Komplexismus structuraliste, l'hermétisme et la virtuosité des blacks scores... Nous tenterons pour commencer de dégager les significations (I, Sémiotiques) avant d'analyser la bipolarité compositionnelle (II, Poétiques). Nous observerons la victoire du Simple dans la perspective du New Age (III, Mystiques). Mais cette dialectique est simplificatrice. Notre conclusion est qu'il existe dans l'oeuvre musicale une dialogique, c'est-à-dire à la fois un antagonisme et une complémentarité entre l'Un et le Multiple, le Micro et le Macro, le Fini et l'Infini. Nature paradoxale de la musique, que les théories scientifiques de la « Complexité » résument par un mystérieux oxymore : l'Unitas multiplex.
« La pensée de Nicolas Darbon est forte et originale. J'ai le sentiment que, dans un remarquable effort de pensée, il a élaboré une oeuvre maîtresse. »
(Edgar Morin)