Égérie et interprète de compositeurs comme Berlioz, Gounod, Meyerbeer, Massenet ou Saint-Saëns, la cantatrice Pauline Viardot (1821-1910) est une des légendes de l'art lyrique du dix-neuvième siècle. D'abord artiste lyrique, mais également pianiste, organiste et pédagogue, Pauline Viardot fat aussi compositrice. Elle parcourut l'Europe sans trêve, suscitant partout l'enthousiasme effréné des amateurs de bel canto.
Objet de longues recherches effectuées notamment auprès des descendants de Pauline Viardot, l'ouvrage de Michèle Friang s'appuie essentiellement sur les échanges épistolaires de cette femme hors du commun. Utilisant de nombreuses lettres, souvent encore inédites, l'auteur fait entendre la voix unique de celle qu'on a souvent comparée à la Callas : « Je déteste écrire un mot. Une fois que je m'y mets, j'envoie une petite portion complète de moi-même sous toutes les faces, et pourcela une feuille de papier ne me suffît pas », précisait Pauline Viardot à l'un de ses correspondants ; tandis qu'à un autre elle promettait : « Jamais je ne vous dirai que la stricte vérité, sans restriction ni exagération. Si je me trompe par hasard, c 'est que je me serai trompée moi-même. » Ainsi la diva livra-t-elle, au fil de pages rédigées entre deux répétitions ou au soir d'une première, un irremplaçable témoignage sur sa vie d'artiste comme sur sa vie privée.
En suivant le parcours de celle qui fut l'amie de George Sand, Clara Schumann, Eugène Delacroix, Charles Gounod, Franz Liszt, Richard Wagner, et bien sûr Ivan Tourgueniev, si intimement mêlé à la vie de son couple, le lecteur découvrira avec délice tout ce qui fat l'univers intellectuel et artistique de l'époque.