Dans nos sociétés occidentales, la musique est réservée à une élite, seule jugée capable d'en faire et de la comprendre, même si le système mercantile, qui l'utilise abondamment, reconnaît implicitement la réceptivité de tout homme à ses messages. En même temps, notre ethnocentrisme ne voit, en dehors de la musique « d'art » de l'Occident, que facilite « populaire » ou rudiments.
Qu'est-ce que l'amour de la musique, qu'est-ce que le sens de la musique ? Par une analyse ethno-musicologique de musiques africaines et européennes, John Blacking montre que le sens musical est universel, mais qu'il est plus ou moins cultivé selon les classes et les types de société dont la musique exprime les structures et les conflits. Il permet en dernière analyse de partager et de transmettre certaines expériences d'individus et de groupes, en vue d'un développement harmonieux du corps, de l'esprit et des rapports sociaux.