Dans les années 1960, Adorno confie, dans une note biographique : « J'ai étudié la philosophie et la musique. Plutôt que choisir entre les deux, j'eus toute ma vie durant le sentiment d’être, dans ces deux domaines divergents, à la recherche d’une chose identique. »
Quelle est donc cette « chose identique » que dissimuleraient dans une totale complicité philosophie et musique ? Adorno ne le précise pas. Seule une immersion en profondeur dans les textes du philosophe
peut livrer la réponse. Il s’agit d’une gageure et c’est précisément celle que relève ici magistralement Jean Paul Olive, exégète attentif, lecteur subtil et interprète exigeant d’Adorno.
Mais l’auteur n’entend pas pour autant céder aux sortilèges de la dialectique adornienne. Soucieux de marquer une juste distance critique vis-à-vis d’une pensée qui pourtant le fascine, Jean Paul Olive n’hésite pas à revenir sur l’intransigeance de certaines positions du penseur francfortois. Habile démarche qui confère à son propre texte, Un son désenchanté, une totale autonomie et lui permet
d’autant plus librement d’insister avec force sur l’actualité de la Théorie critique et sur l’urgence d’une relecture de Theodor Adorno.
Marc Jimenez