Longtemps ignorés des Européens, les rythmes du Brésil ont connu un fort engouement dans la société française et suscité de véritables modes musicales tout au long du XXe siècle. Dès la veille de la Première
Guerre mondiale, la maxixe fait son apparition dans les dancings parisiens, bientôt suivie par les Saudades du Brésil de Darius Milhaud et les Choros d'Heitor Villa-Lobos. Samba, baião, bossa nova, chanson engagée
et tropicalisme sont ensuite venus enrichir le paysage sonore français et ont donné lieu à des transferts culturels complexes entre les deux rives de l'Atlantique.
Comment ces musiques brésiliennes sont-elles parvenues dans l'Hexagone
et que nous apprend leur réception sur la société de l'époque ? Quelles pratiques rythmiques et instrumentales ont été adoptées, adaptées et revendiquées par les musiciens français ? Comment écoutait-on
le monde avant les «musiques du monde» ? Autant de questions auxquelles cet ouvrage, à la croisée de l'histoire culturelle et de l'histoire transnationale, se propose de répondre.
En retraçant l'itinéraire de la musique populaire brésilienne en France, en interrogeant les médiations qui ont permis ces circulations musicales et en déconstruisant les imaginaires du Brésil qui y sont associés, c'est aussi le cadre plus général de la mondialisation culturelle qui est ici interrogé.