En Afrique, chaque élément de la nature est une muse qui inspire et aide à célébrer la vie. Les rythmes cosmiques, pulsés par une multiplicité d'instruments, s'expriment dans l'alternance infaillible des lever et coucher du soleil. Cette alternance-là, parfois chaotique, des saisons de pluie et saison sèche, de la période de soudure et des crises acridiennes, etc., se reflète jusque dans les rythmes de la musique.
C'est peut-être cela qui a fait croire à Bachelard que toute civilisation africaine procède d'une « culture de la sensibilité naturelle ». Ne serait-ce qu'à ce titre ce continent se révèle comme un véritable « musée organologique » et un extraordinaire « conservatoire » qui renseigne et enseigne une des musiques les plus originales de l'humanité.