L'aventure du violon italien, depuis presque cinq siècles, est multiple, complexe et se poursuit aujourd'hui encore dans ce climat passionnel qui l'a toujours accompagné. Définir le violon comme l'instrument du voyage peut être considéré comme un lieu commun et pourtant son histoire est bien remplie de migrations, d'échanges et d'influences. Sa facture et son jeu sont aussi nécessairement habités par l'apprentissage d'un art et la quête d'un idéal sonore. Cet ouvrage sera donc marqué à la fois par la circulation des hommes, des instruments et des idées mais aussi par leur désir inlassable de chercher et de transmettre.
Ces thématiques nous ont ainsi guidé dans ce libre parcours dans le violon italien, principalement centré sur sa période la plus brillante du XVIIe siècle au début du XIXe siècle. Nous n'avons évidemment pas eu pour but de tracer son histoire exhaustive, tâche titanesque qui reste encore à accomplir. Notre ambition a été simplement de donner la parole aux luthiers, aux musicologues et aux interprètes, dans une alternance d'articles et d'entretiens pour tenter d'illustrer au mieux quelques aspects de ce périple musical et humain et de cette alchimie mystérieuse qui lie une oeuvre, un artiste, un instrument et son public.
Au-delà de la fascination que peut susciter la virtuosité des interprètes et des luthiers, le violon en Italie a toujours été admiré pour ses aptitudes à émouvoir par la beauté et l'expression de son chant. C'est l'hommage que l'Opéra de Dijon veut rendre ici à cette « seconde voix humaine ».