Introduction, traduction et notes par Jean-Philippe Navarre
Les deux recueils des Nuove Musiche de Caccini occupent une place prépondérante au sein des nombreuses publications qui entourent la mise au point de l’opéra et du style rappresentativo. La composition de ces madrigaux et airs s’étend sur une période de vingt ans environ et montre un éventail remarquable d’expressions musicales. La longue préface du premier recueil prend les allures d’un bref traité de chant, de composition et d’esthétique musicales. Caccini y relate ses propres expériences et illustre son discours d’exemples précis qui font de ce texte une référence en matière d’interprétation. Dans les compositions qui suivent, le compositeur reprend à son compte la nouvelle invention de la basse continue et choisit de grands poètes présents ou passés : Le Tasse, Pétrarque, Chiabrera ou Guarini.
Chanteur et compositeur, Giulio Caccini (1551-1618) participe à la naissance de l’opéra. En 1600, il fait imprimer la musique de son opéra Euridice, point d’aboutissement de ses recherches. Il compose également nombre de madrigaux et petites pièces pour voix et basse continue qu’il rassemble dans les deux recueils édités ici. À Florence, il reste au service des Médicis jusqu’à sa mort et fait un bref séjour à la cour d’Henri IV en 1604-1605.