Grâce aux explorateurs, missionnaires, marins et émigrants, l'accordéon diatonique, inventé à Vienne en 1829, puis manufacturé un peu partout en Europe au XIXe siècle, s'est enraciné dans tous les continents et a contribué à l'éclosion de nouvelles musiques à danser, en Russie comme au Congo, en Nouvelle-Calédonie ou au Japon, à Madagascar ou aux Etats-Unis... Instrument privilégié des salons mondains parisiens entre 1830 et 1850, l'accordéon diatonique a été progressivement adopté en France par le petit peuple, les mendiants, les aveugles, les paysans, les ouvriers ou les marins.
Pendant un demi-siècle, il a accompagné la vie musicale des villes et des villages français, fait danser des dizaines de couples, animé les bals de noce, mené les tournées de carnaval et de conscrits, et même égaillé la vie des soldats dans les casernes et dans les tranchées. Oublié et remisé au grenier pendant les Trente Glorieuses (1945-1975), l'accordéon diatonique a trouvé un second souffle, dans les années 1970, grâce à de jeunes musiciens "folk" qui ont redécouvert l'instrument.
Depuis plus de quarante ans, il connaît une renaissance spectaculaire et de nombreux musiciens talentueux et inventifs le propulsent, partout dans l'hexagone, dans les exigences artistiques du XXIe siècle. A partir de multiples sources écrites, de documents historiques et iconographiques, de témoignages littéraires et de récits de voyage, Patrick Lavaud nous fait revivre, comme un conteur, l'aventure, humaine et musicale, de l'accordéon diatonique.