Né à Lucques à deux pas de la cathédrale Saint-Martin, achète avec son premier cachet une bicyclette, aime les voitures rapides et rutilantes, fumeur invétéré, chasseur, doué pour la mélodie, prétend que ses deux instruments préférés sont le piano et le fusil de chasse, chiche par nature, débourse une jolie somme pour que sa femme échappe à la prison quand leur domestique s’empoisonne au curare, assez indifférent au mouvement général de l’histoire mais sans la moindre sympathie pour les Chemises noires, esprit curieux des inventions technologiques, auteur d’une ode au dentifrice, tempérament éclectique, timide, toujours très attiré par les femmes, amateur occasionnel du cinématographe, ému à jamais par le spectacle des peupliers, renonce à se faire greffer des couilles de gorille à cause de son diabète, drôle à ses heures, foncièrement optimiste malgré tout, mort à Bruxelles d’un cancer de la gorge.
J’ai toujours eu à traîner un lourd fardeau de mélancolie. Il n’y a aucune raison à cela, mais je suis fait ainsi. C’est lui, Puccini, qui l’a écrit.