Les histoires sacrées en latin de Marc-Antoine Charpentier (que l’on peut définir comme un genre religieux musical et dramatique où des personnages sont caractérisés) forment la part la plus originale de toute son œuvre et constituent un cas unique dans la musique française du XVIIe siècle. Plus que partout ailleurs, le compositeur affiche ici clairement sa filiation avec la musique romaine qu’il a pu entendre et étudier lors de son séjour dans la cité vaticane. Cependant, ce voyage ne suffit pas à expliquer cette production particulière qui doit être également mise en regard avec le contexte culturel et spirituel français, le goût du compositeur pour le théâtre, l’ensemble de sa production religieuse et l’oreille attentive de ses mécènes.
Réunissant des études de chercheurs de plusieurs nationalités, cet ouvrage tente d’apporter de nouveaux éclairages sur l’environnement sonore qu’a pu connaître Charpentier en Italie, ses modèles français et romains, l’influence du mécénat sur les sujets qu’il a traités (la Nativité, les grandes figures de saints telles que celle de Cécile...), la question du genre et de la terminologie de ses histoires sacrées, les textes néo-latins mis en musique, la spécificité de son langage musical, enfin la lecture de ses manuscrits dans une perspective d’interprétation.