À l’automne 2014, la pianiste Zhu Xiao-Mei a donné une série de concerts en Chine. C’était la première fois qu’elle y rejouait en récital depuis qu’elle avait quitté son pays, près de trente-cinq ans auparavant, après cette tragique Révolution culturelle évoquée dans son livre-témoignage La rivière et son secret (Robert Laffont, 2007), traduit dans de multiples langues et qui a connu un large succès. Au cours de ce voyage, il ne s’est pas passé un jour sans retrouvailles bouleversantes ou moments de grande émotion. Interprète internationalement connue pour ses enregistrements de Bach (et notamment des Variations Goldberg) mais aussi des grands maîtres classiques et romantiques, Zhu Xiao-Mei est allée à la rencontre de la Chine d’aujourd’hui, à la fois jeune et avide de culture, mais aussi traumatisée par les années de folie maoïste. Qui en effet, dans ce pays, n’a pas été un jour touché dans sa chair ou dans son âme ? Pourtant, au-delà des drames de l’histoire, des différences de culture et de religion, la musique et en particulier celle de Jean-Sébastien Bach apporte à tous ceux qui l’écoutent un supplément d’âme et une ouverture spirituelle. Elle invite à la paix, à la beauté et au sens de l’universel. Tel est le message de Zhu Xiao-Mei.