Né à Alger au beau milieu des années 1950, Thierry Alla fait partie d’une génération de compositeurs français qui s’est sentie libre en n’étant aucunement soumise aux diktats esthétiques du second après-guerre. Néanmoins une transmission pourrait partir du savoir-faire légendaire de Claude Debussy pour aboutir, d’étape en étape, et d’échappée en échappée, au grand Œuvre de Thierry Alla.
Dans ce sillage, à étudier de près son foisonnant catalogue, Pierre Albert Castanet a décelé dans Thierry Alla – Un musicien à la conquête du timbre un faisceau de révérences et de références passant notamment par l’aspect bruitologique d’Edgard Varèse, l’univers syntaxiquement coloré d’Olivier Messiaen, les polarités spectrales et la part d’exotisme de Giacinto Scelsi, la ritualité des pièces de Karlheinz Stockhausen et de Gérard Grisey, la conscience timbrique et l’attitude processuelle de Tristan Murail...
Après avoir consignés moult éléments d’ordre biographique et esthétique, l’« histoire des œuvres » présente un à un les opus instrumentaux, vocaux et électroacoustiques qui ont jalonné le riche parcours du musicien bordelais. Encadré par une préface de Roger Tessier (compositeur, membre fondateur de l’ensemble Itinéraire) et une postface de Marie-Bernadette Charrier (saxophoniste, dédicataire de plusieurs œuvres), Thierry Alla – Un musicien à la conquête du timbre se termine par quelques écrits spécialisés du compositeur, docteur en musicologie, montrant principalement des analyses approfondies de partitions allant de Claude Debussy à Christophe Havel, en passant par Anton Webern, Giacinto Scelsi, Tristan Murail et Gérard Grisey.