Le Traité des gloses de Diego Ortiz, l’une des deux seules œuvres publiées par le compositeur de son vivant, l’autre consistant en un recueil de motets intitulé Musices liber primus, marque un moment important de l’histoire de la musique. À la suite des traités de Ganassi (1535 et 1543), celui d’Ortiz présente en détail la technique de la diminution qui comptera beaucoup dans le développement du langage instrumental. Sans doute pour lui assurer un auditoire plus vaste, tant en Espagne, sa terre natale, qu’à Naples, sa résidence professionnelle, que dans le reste de l’Italie, Ortiz édita son ouvrage en deux versions, l’une en espagnol, l’autre en italien. Ces deux rédactions se trouvent ici réunies, pourvues d’une traduction française en regard, d’une transcription soignée des exemples musicaux, d’une annexe proposant un matériel d’application, le tout muni d’une préface explicative.
Né à Tolède vers 1510, Diego Ortiz fut maître de chapelle de la cour royale espagnole de Naples. Admirateur et continuateur de Josquin des Prez, il compose de splendides polyphonies dont son recueil Musices liber primus nous fournit les plus beaux exemples. Avec son traité sur la diminution, publié en 1553, il compte parmi les premiers compositeurs qui mettent au point le langage instrumental à partir des modèles vocaux. Il meurt vraisemblablement à Naples après 1570.