Otto Albert Tichy (1890-1973), organiste, chef de choeur et compositeur, occupa pendant près de trente ans le poste de maître de chapelle à la cathédrale Saint-Guy de Prague.
Fils d’un protégé de Leo? Janácek, élève de Vítezslav Novák puis de Vincent d’Indy à la Schola Cantorum de Paris, il laisse un catalogue considérable, notamment dans le domaine de la musique sacrée (pas moins de huit messes et un grand nombre de motets), mais aussi de la musique de chambre (diverses sonates, des trios et quintettes, deux quatuors à cordes...).
Professeur au Conservatoire de Prague, il se distingua également par son activité de critique, de traducteur et d’auteur d’écrits théoriques. Né dans l’empire des Habsbourg et mort après le Printemps de Prague, il vécut quelques années en France et en Suisse avant de retourner dans son pays en 1936. Il connut un destin singulier et tragique, bouleversé par les vents contraires de l’histoire, entre Est et Ouest, entre deux guerres mondiales et deux totalitarismes.
Son petit-neveu, Alexis Galpérine, a reconstitué, à partir d’un carnet retrouvé, la vie de cette personnalité éminemment attachante de la musique tchèque, qui est reliée à l’histoire littéraire française par son mariage avec la fille aînée de Léon Bloy.