Quand le pianiste Samson François meurt, âgé de 46 ans, le 22 octobre 1970, son fils Maximilien a 15 ans. Quelques mois plus tard ce dernier s'envole pour les Etats-Unis... loin de la Seine... loin de la scène qui, lui semble t-il alors, a englouti son père. Cette blessure est inscrite au cœur de son histoire. Il tourne alors le dos à la mémoire de l'un des derniers monstres sacrés du piano et à la musique classique qu'il a étudiée très jeune et se passionne pour le rock, le jazz et les musiques du monde. Les paysages et la culture du Sud Ouest des USA vont le séduire. A Big Mountain en Arizona ou dans les Black Hills au Dakota, il participe aux luttes des tribus indiennes pour la préservation de leurs terres. Accompagné d'une amie, Valérie Quincy, il projette des films d'information sur les dangers du nucléaire et la menace qui pèse sur la santé des tribus installées sur ces terres regorgeant de mines d'uranium. Avec ce cinéma ambulant, il découvre le Nouveau-Mexique. Sous le ciel baigné de lumière de la «Land of Enchantment» qui attire peintres et écrivains, il recommence à jouer au piano ses propres compositions et exerce l'astrologie. Depuis une dizaine d'années, Maximilien a retrouvé une multitude d'archives et de documents filmés ou sonores consacrés au pianiste, il a ainsi écrit et co-réalisé avec Christian Girier : Samson François, l'Enchanteur du piano et a rencontré les amis de Samson : Edmonde Charles-Roux, Françoise Fabian, Claude Santelli, Michel Bouquet, Raymond Devos...
Samson François, Histoires de... Mille Vies est l'aboutissement de la lente redécouverte d'un homme et d'un artiste d'exception par son fils. Chemin faisant, Maximilien qui vit avec son épouse Clôdie et leur fille Quetzal à Ojo Sarco, entre Taos et Santa Fe, aura aussi appris avec amusement que le patronyme François, dont il a hérité, signifie «homme libre»...
Clôdie François
«Ce qui me fascinait chez Samson François, c'était sa grande liberté... En lui, tout était intéressant... c'était un enchanteur... Je crois que cet homme devait aller à la limite du tragique dans sa vie, simplement par amour de la vie...»
Raymond Devos