En 2010, je mettais le point final au premier ouvrage en langue française consacré à l’utilisation et à l’instrumentalisation de la musique dans l’ensemble du système concentrationnaire nazi : Survivre et mourir en musique dans les camps nazis. Depuis, j’ai poursuivi mes recherches, prononcé de nombreuses conférences et animé beaucoup de débats publics (avant-concerts, séances scolaires, concerts-lecture).
Ces diverses expériences ont largement contribué à nourrir mes questionnements et m’ont permis d’approfondir et de développer un sujet qui ne manque pas encore de poser de multiples questions : quel rôle a joué la musique dans un tel contexte : un rôle artistique ? Historique ? Une forme de résistance ou, bien au contraire, une forme de collaboration ? Une soumission aux bourreaux ou une possibilité de survie ? Les musiciens étaient-ils privilégiés et pourquoi ? Pouvait-on sauver sa vie en jouant un air de violon ou en fredonnant une simple chanson ? La solidarité entre musiciens a-t-elle joué un rôle et lequel ?
À toutes ces questions, les réponses ne sont ni simples ni univoques. Toutes les contradictions ont existées ou coexistées et, selon les périodes ou les endroits, le meilleur et le pire de l’âme humaine a pu se côtoyer, voire se juxtaposer. Il ne s’agit donc pas ici d’une simple réédition du livre de 2010, mais plutôt d’une nouvelle édition, corrigée, amendée et augmentée.