Alors que l’Espagne connaît son “Siècle d’Or”, un genre musical voit le jour au nord de Madrid dans le “Palais de la Ronceraie” (ou Palacio de la Zarzuela, “zarzas” signifiant “ronces” en espagnol), un ancien pavillon de chasse, où se donnent de fastueux spectacles, qui prennent donc le même nom que leur lieu d’accueil : zarzuelas. Alors que l’opéra en est à ses débuts en Italie, le XVIIe siècle espagnol se distingue à travers ses propres pièces lyriques s’appuyant sur des livrets de Pedro Calderón, véritable fondateur reprenant les classiques de la mythologie greco-latine, et des musiques de Juan Hidalgo, puis de Sebastián Durón et Antonio Literes au XVIIIe siècle.
La zarzuela s’étend ensuite aussi aux théâtres populaires ibériques et jusque aux Amériques grâce aux compositions de José de Nebra et Antonio Rodríguez de Hita, ou encore aux livrets de Ramón de la Cruz. Ce n’est qu’après cent cinquante ans de gloire ininterrompue que la zarzuela “baroque”, tout comme l’Espagne, connaîtra à la fin du XVIIIe siècle une éclipse qui l’obligera à se renouveler...
Cette étude inédite présente pour la toute première fois les origines de ce “continent musical” à part entière qu’est la zarzuela aux XVIIe et XVIIIe siècles, complétée de nombreuses illustrations et annexes.