Berlin, 1945 : la guerre est finie, et dans les ruines de la ville, la vie musicale continue. Frappé d'interdiction par les puissances alliées, Wilhelm Furtwängler cesse de diriger, et Leo Borchard reprend les rênes de l'Orchestre philharmonique, avant d'être tué d'une balle perdue. Un étudiant roumain âgé de trente-trois ans le remplace au pied levé : Sergiu Celibidache. Dès sa première saison à Berlin, il ne dirige pas moins de cent huit concerts. Avec Furtwängler, les relations sont amicales et le parfait successeur semble tout trouvé. Pourtant, entre les deux hommes, la confiance ne tarde pas à se lézarder. Celibidache rêve de « casser » le vieil orchestre pour en faire une formation de virtuoses, sur le modèle américain. Pendant ce temps, Karajan ronge son frein.
On lira ici les débuts de Celibidache, son extraordinaire ascension mais aussi, comme il le disait lui-même, le « profond traumatisme » que lui infligea Wilhelm Furtwängler. Lettres inédites, entretiens et photographies font revivre le Berlin de l'immédiat après-guerre à travers l'histoire mouvementée du légendaire Philharmonique.