«Aphorisme : le plus petit tout possible», une définition de Robert Musil
qui à elle seule pourrait caractériser la position d'Anton Webern,
notamment dans la période précédant la Première Guerre mondiale où il
explore un monde sonore inouï dans des oeuvres concentrant le discours
musical en quelques instants. Plus que le résultat d'un choix personnel,
les oeuvres aphoristiques du compositeur, telles que les célèbres Bagatelles
pour quatuor à cordes, sont l'illustration d'une exigence et d'une quête
personnelle l'ayant conduit à inventer une musique constamment
«au bord du silence» et dont l'expressivité et le pouvoir de séduction
sont fascinants.