Violoniste virtuose, Niccolò Paganini (1782-1840) est la première rock star de la musique classique. Séducteur, compositeur et interprète au grand cœur, l’incandescent Paganini déplace les foules lors d’interminables tournées, de Milan à Paris, de Berlin à Londres.
Tout commence lorsqu’il est recruté à la cour d’Élisa Bonaparte, la sœur de Napoléon. Il donne à ses concerts une dimension théâtrale et révolutionne la manière de jouer du violon. Victor Hugo, Chopin ou encore le peintre Delacroix ont tous assisté à un concert du virtuose. « J’ai entendu chanter un ange ! » s’exclame Schubert.
La complexité de ses œuvres est, aujourd’hui encore, un défi pour les musiciens. Paganini serait capable de produire 2 272 notes en trois minutes seulement. Quel est son secret ? Il y a bien le syndrome de Marfan dont il est atteint et qui rend ses doigts élastiques. Mais cela n’explique pas tout. Paganini a suscité beaucoup d’interrogations, jusque dans son apparence : longs cheveux noirs qui lui tombent sur le visage, pâleur cadavérique, extrême maigreur, yeux perçants. Beaucoup sont persuadés que le violoniste est le diable en personne ou qu’il a pactisé avec lui en échange de pouvoirs musicaux inouïs. Plus qu’une simple rumeur, cette idée le poursuivra jusqu’à sa mort et bien au-delà.