Nietzsche prétend que sans la musique notre vie serait «tout simplement une erreur, une fatigue, un exil». Il est difficile de contester cette affirmation ; pourtant, j’ai envie de me représenter le monde sans musique – de m’exiler, pour reprendre le terme de Nietzsche. D’ailleurs, je suis habitué aux exils, mais la musique m’accompagne toujours si bien que je ne suis peut-être jamais parti.
Imaginer un monde sans musique est une tâche ardue – même pour le Juif errant. Je m’y attellerai un jour car j’aime les défis littéraires. Peut-être la musique a-t-elle besoin de s’éloigner de nous, de se reposer. On la maltraite si souvent et sans raison aucune. Après tout, ceux qui ne savent pas lui rendre hommage peuvent rester à la maison et s’occuper de leur progéniture. Laissons les sphères parler de nouveau; écoutons-les. Elles ont beaucoup de choses à nous apprendre.