Non seulement les chansons traditionnelles accompagnent nos jeunes années, mais elles ont droit à une seconde vie, ou plutôt à une double vie : les compositeurs les ont harmonisées dans des recueils entiers ou les ont citées de façon allusive dans leurs œuvres. Plaisante façon n’est-ce pas d’estomper la démarcation entre enfance et monde adulte, entre réservoir populaire et création savante ! Saviez-vous que Couperin fait référence à Dodo l’enfant do, que Beethoven cite Malbrough s’en va-t-en guerre, que Satie s’amuse avec Une souris verte, que Debussy se souvient d’Il était une bergère et Ravel de Nous n’irons plus au bois ? Plus fort encore, des musiciens venus de Russie, de Hongrie, d’Espagne, du Brésil et de Cuba ont convoqué les enfantines françaises comme autant de clins d’œil complices à un pays ami. Le piano et l’orgue, l’opéra, le lied et la mélodie, le ballet et l’orchestre font renaître les fredons de l’âge tendre avec une inventivité insoupçonnée. Au lecteur curieux de s’amuser à les retrouver…