« Quand je suis à Paris, quoi qu’il arrive et par tous les temps, je fais mon petit tour au jardin. C’est un ravissement pour mon oreille lorsque la pluie qui tombe dru se divise en plusieurs pupitres et distribue les timbres, le tempo, les phrasés. Alors le jardin sonne comme un orchestre de chambre, très XXe siècle. »
Le jardin du Luxembourg est pour Philippe Cassard, grand pianiste classique international et producteur d’émissions à France-Musique, le point de départ d’une rêverie à la Debussy qui retraverserait « par petites touches » toute sa vie. Curiosité, gourmandise, exigence, drôlerie. Des figures majeures et des lieux apparaissent, Sviatoslav Richter, Vladimir Horowitz, Christa Ludwig, Natalie Dessay. Besançon, sa ville natale où il donna un récital en soliste à l’âge de huit ans, Chaux-les-Passavant, le village de son père, mais aussi Vienne, Dublin, Paris.
Et comme devant un clavier, cet autoportrait convoque les règles fondamentales du piano, le doigté, l’assise, l’aisance du corps, l’adhérence des doigts au clavier, la souplesse des poignets, le travail permanent des gammes, des arpèges, des traits d’octave, un enseignement qu’il aimera plus tard transmettre à son tour dans ses émissions. Un délicieux voyage qui part du jardin, s’envole dans les plis de la mémoire, et y revient.
19.00
DANS LE MÊME RAYON ET SOUVENT ACHETÉ AVEC PAR PETITES TOUCHES :
NANCY (DIR.) RIEBEN
Quelles sources pour l'analyse d'un choix interprétatif ?