Compositeur et pédagogue français membre de l'Institut, Ambroise Thomas (1811 - 1896) est issu d'une famille de musiciens de Metz. A la mort du père violoniste, la famille s'installe à Paris où Ambroise étudie au Conservatoire et finit par remporter le Prix de Rome en 1832. A son retour dans la capitale, il se tourne vers la composition lyrique et ses premières oeuvres connaissent un succès durable :
La Double échelle (1837),
Le Caïd (1849), et
Le Songe d'une nuit d'été (1850). Il atteint le faîte de la renommée avec l'opéra-comique
Mignon (1866) - qui connut plus de 1000 représentations de son vivant - et le grand opéra Hamlet (1868) - qui lui valu la Légion d'honneur des mains de Napoléon III -, deux ouvrages qui ont réussi à se maintenir au répertoire à travers le temps.
Succédant à Adolphe Adam, il devient professeur au Conservatoire en 1856 (Massenet compte parmi ses élèves), puis dirige l'établissement en remplacement d'Auber à partir de 1871 : il y nommera César Franck à la classe d'orgue, Léo Delibes à celle de composition et bataillera contre la candidature de Gabriel Fauré.
"Il y a deux espèces de musique, la bonne et la mauvaise. Et puis il y a la musique d'Ambroise Thomas", disait Emmanuel Chabrier. Ce "catalogage"un peu sévère semblerait donc résumer un compositeur habile qui sût avant tout répondre au goût bourgeois du Second Empire, ce qui pourrait aussi expliquer la certaine désaffection qu'il a subit depuis...