Avec André-Ernest-Modeste Grétry (1741- 1813), c'est toutes l'histoire de l'art lyrique français d'avant la Révolution qui s'offre à nos yeux. Né à Liège, Grétry découvre tout enfant Galuppi et Pergolèse, puis étudie à Rome avant de rencontrer Voltaire à Genève, qui lui conseille de conquérir Paris. Ses premiers succès à l'Opéra-Comique (Le Huron, Lucile, Le Tableau parlant, Silvain) l'installent immédiatement aux côtés de Philidor et Monsigny et lui permettent de devenir le compositeur Marie-Antoinette. Grétry révolutionnera aussi les canons de l'Opéra, mais les parisiens lui préfèreront Gluck puis Piccini. Homme de théâtre, premier académicien, inspecteur du Conservatoire et officier de la Légion d'Honneur, Grétry avait peu de goût pour la musique symphonique, mais il a laissé un vaste catalogue d'une cinquantaine de pièces dont Richard Coeur de Lion, Zémire et Azor, La caravane du Caire, qui, entre autres, ont marqué toute l'Europe et restent encore des références lyriques.