Bach n’a pas écrit d’opéra : c’est ce que regrettent les amateurs de ce génie absolu. Mais y a-t-il vraiment lieu de s’en plaindre ?
Telle est la question que pose Gilles Cantagrel, rappelant l’extraordinaire essor des ouvrages lyriques, des institutions et des théâtres de l’époque de Bach, qui les connaissait, et ne s’y est pas attaché : un ou deux opéras de plus dans ce foisonnement de pièces dramatiques et musicales, où se mêlent intrigues amoureuses, conflits armés et hasards des destinées, avec la complicité de divinités mythologiques ? Gilles Cantagrel répond : usant parfaitement du langage de son temps, Bach en a transcendé le genre avec les deux Passions que nous connaissons de lui, opéras sacrés à la dimension métaphysique.