Comme Mozart et Schubert, Rossini a bénéficié un don d'une fulgurante précocité. Mais à la différence de Mozart et de Schubert, il n'a pas connu dans le cours de sa carrière l'incompréhension et l'insuccès, ce qui lui garantit une position économique et sociale que peu de compositeurs connurent, et que beaucoup lui envièrent. Cependant, face à cette fortuna, son histoire intérieure suit un parcours difficilement déclinable.
La tentation de considérer comme fantasque sa décision d'arrêter le théâtre après 1829, de ne retenir de l'amoureux du farniente que les brillantes boutades et le goût pour la gastronomie créent un écran de fumée opaque empêchant de saisir la réalité de sa personnalité. Si la qualité des études qui lui sont consacrées a déjà éclairé la connaissance du Pésarais, force est de constater que les contributions francophones demeurent modestes, ce qui est un comble quand on sait qu'il a vécu en France et qu'il y est mort.
Sur Gioachino Rossini, il manquait une étude monographique de fond qui rende raison à la figure polyédrique de l'homme et à son oeuvre multiple. Pour comprendre l'évolution de ses idées et les aléas de son quotidien, son histoire restait à écrire en tenant compte d'itinéraires plus complexes que ceux qu'il y a peu encore on tenait pour valides. Le dépouillement de sa correspondance a permis de dresser un portrait cohérent du compositeur éloigné des clichés habituels sur sa vie privée et son activité artistique.
En outre, la lecture de cette documentation foisonnante éclaircit la genèse de ses opéras et de toute son oeuvre. Ce livre s'adresse tout aussi bien à un public de musicologues que de mélomanes curieux d'en savoir un peu plus sur la personnalité et l'oeuvre d'un compositeur hors pair qui, soucieux d'originalité, n'aura eu de cesse de modifier sa manière d'écrire la musique.
25.00
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