"Il donnait ses leçons pour vivre et parfois, lorsque
ses doigts ne supportaient plus les efforts violents et
cruels, il lisait pour se reposer. Tout, à tort et à travers.
De nouveau il avait cessé de fréquenter la société, il
rencontrait à peine ses amis. Balzac lui aussi était très
occupé. Victor Hugo travaillait à un grand roman qui
avait pour cadre l'église Notre-Dame. Berlioz n'était
pas à Paris, Musset courait constamment le jupon. Et
lui, il restait assis pendant des heures interminables au
piano et luttait avec lui comme avec un démon. Ce fut
un combat effroyable."
L'itinéraire du jeune Liszt est ici restitué par un
biographe attentif et complice qui, de Doborján
(Autriche) où naquit le virtuose en 1811, à Vienne où
il fit ses classes, en passant par l'Allemagne et Paris
où il vint parfaire son éducation musicale et devint
le familier du cercle romantique, le suit pour l'accompagner
ensuite, compositeur au faîte de sa gloire, à
Weimar, Dresde, Budapest, Rome ou Leipzig puis à
Bayreuth où il mourut en 1886.