Haendel ? Ce «tonneau de porc et de bière», comme l'écrivait Berlioz ?
Ce compositeur officiel de la pompeuse Angleterre, selon l'image encore
diffusée dans la première moitié du XXe siècle ? Heureusement, tel n'apparaît
plus aujourd'hui Georg Friedrich Haendel (1685-1759), grâce en soit rendue
à la redécouverte de la musique dite baroque depuis quelques décennies !
Lorsqu'on s'intéresse à sa vie et à ses oeuvres - produites pour la plus grande
partie dans l'Angleterre des années 1710-1759 -, on s'aperçoit que Haendel
est bien plus que l'auteur de «l'Alléluia» du Messie. Il est non seulement
l'un des compositeurs de musique vocale les plus importants du XVIIIe siècle
(42 opéras italiens, de nombreux oratorios, des centaines de cantates), mais
aussi un cas particulier dans l'histoire des rapports entre la musique et la
société de son temps.
Haendel a été le spectateur du passage d'une culture politique et artistique
centrée sur la vie de cour à un nouveau contexte dans lequel la culture est
devenue un produit et un marché destiné à un auditoire plus large que celui
des courtisans.
Le portrait d'un Haendel officiel et guindé dans une raideur toute britannique
s'oppose radicalement à sa véritable personnalité, curieuse, inventive et
cosmopolite. Revenir au «temps de Haendel» et le débarrasser des scories
accumulées depuis sa mort est indispensable pour tenter de comprendre
l'homme et son oeuvre. C'est le but de cette biographie historique.