L’histoire de la musique est jalonnée par des compositeurs qui, dans l’esprit du public, demeurent les auteurs d’un unique chef-d’œuvre. C’est ainsi que le succès planétaire de
Carmen de Georges Bizet (1838-1875) a rejeté dans l’ombre une production lyrique plus importante qu’on ne l’imagine. Or celle-ci soulève nombre de questions qui permettent de s’interroger sur la situation et les enjeux du théâtre lyrique en France entre 1850 et 1870, à l’heure où Verdi et Wagner dominent l’opéra de leur présence écrasante. Cela sans oublier le rôle joué par Bizet dans un renouveau symphonique français qui s’épanouira après 1870 et sans négliger une importante production de mélodies qu’il conviendrait de réévaluer.
A travers un ouvrage riche d’illustrations, d’exemples musicaux et de nombreuses annexes, Gilles Thiéblot poursuit sa réflexion sur la musique française de la deuxième moitié du XIXème siècle en brossant le portrait de cette figure musicale attachante au destin prématurément interrompu.