"Comme celle de Schubert, la musique de Bruckner
(1824-1896) est profondément mélancolique,
elle pleure le paradis perdu, elle évoque comme
nulle autre l'apaisement dans la nature maternelle.
Dans ce sens-là, elle est profondément religieuse
et nous fait entendre l'essentiel. Ces gigantesques
cathédrales symphoniques chantent Dieu et pleurent
son absence. J.-S. Bach exalte la confiance de
l'homme en Dieu et en son Eglise. Bruckner, au contraire,
dit avec une force aux limites du soutenable
la tristesse de l'homme moderne face à sa solitude
dans un monde que Dieu s'apprête à quitter, et sa
soif d'une rédemption désormais impossible."
Philippe Herreweghe
Cet ouvrage, qui paraît à l'initiative et sous la direction du
grand chef d'orchestre Philippe Herreweghe, rassemble
des textes déjà parus et d'autres écrits pour l'occasion,
choisis pour leur pertinence et assemblés dans un ordre
logique, agréable à la lecture. Certains points d'étude,
comme la carrière viennoise du compositeur, la réception
de ses oeuvres ou encore les différentes versions de ses
symphonies, sont ainsi analysés sous différents angles, par
différents auteurs, dont Andrea Harrandt, Philip Barford et
Rémy Louis.
Comme tous les volumes de la collection "Classica", ce
Bruckner est enrichi d'une chronologie, d'une bibliographie,
d'une discographie et d'un index.