La musicologie est entrée dans une période d'éclatement. Pour rendre
compte des oeuvres et des styles, le chercheur doit-il mettre l'accent
sur leurs structures ou sur les réseaux de significations de tous
ordres qui s'y rattachent : historiques, culturelles, psychologiques,
esthétiques, etc. ? Et pour chacun de ces angles d'attaque, quelle méthode
d'analyse choisir et quel paradigme explicatif privilégier, alors qu'ils
conduisent souvent à des résultats différents, voire concurrents ? En
examinant les diverses approches analytiques, historiques et
herméneutiques appliquées à la mélodie du berger entendue dans le Tristan
et Isolde de Wagner, l'auteur propose un guide méthodologique qui
permettra tant aux spécialistes qu'aux étudiants de se repérer dans la
prolifération des diverses orientations de la musicologie.
Les modèles de Schenker, Ruwet, Meyer et Lerdahl sont discutés. Les
esquisses inédites de cette musique sont ici publiées pour la première fois.
Les investigations de la psychologie expérimentale et de la psychanalyse
sont présentées. L'examen des sources musicales (les chants de gondoliers
de Venise et les chants de bergers helvétiques) entraîne le lecteur du côté
de Rousseau, de Goethe et surtout de Schopenhauer. Le livre débouche sur
une interprétation originale des rapports entre musique vocale et musique
instrumentale à travers Tristan.