Mozart et Salieri
Si Milos Forman et, avant lui, Peter Shaffer ont présenté dans Amadeus un Salieri empoisonneur « moral » de Mozart, Alexandre Pouchkine, cent cinquante ans plus tôt, s'était emparé de la rumeur concernant un empoisonnement « physique » de Mozart par Salieri et avait écrit une « petite tragédie » où l'envieux Salieri se croyait investi d'une mission : celle de supprimer le génial compositeur qui était en train de réduire tous ses confrères au silence.
Ce texte, pour mineur qu'il soit dans la production de l'écrivain russe (deux courtes scènes), méritait de paraître enfin dans un volume qui lui fût entièrement consacré, les commentaires de Jean-Pierre Pisetta (avant-propos et postface) qui en accompagnent la nouvelle traduction s'efforçant de démêler le vrai du faux dans la thèse de l'empoisonnement ainsi que d'informer le lecteur sur la pièce elle-même et son auteur.