Point d'épopée sans chanson de geste, point de rébellion sans complainte, point de révolution sans quelque Ça ira !, en somme, point de guerre sans chanson... Et précisément les années 14-18 connurent une forte expansion
de ces partitions de musique aux couvertures expressives, reflétant à souhait les mentalités populaires de l'époque.
Placardées aux devantures de vitrines, diffusées dans la presse, distribuées aux passants par les chanteurs de rue, achetées, échangées, puis soigneusement rangées dans des tiroirs ou des boîtes en carton, ces chansons appartiennent à l'univers familier de nos aïeuls et sont reprises au café-concert, au music-hall, au travail, à la maison, en famille, entre amis... et même dans les tranchées.
Bien au-delà des célèbres Madelon ou Chanson, de Craonne, Pascal Wion entreprend ici de raconter, au travers de ces couplets à la mode en leur temps, l'histoire du terrible conflit. Précieux témoins de la mémoire collective d'alors, ces refrains oubliés nous font revivre ces quatre années tragiques durant lesquels Poilus et civils exprimèrent ainsi leurs espoirs, leurs railleries, leurs désillusions et, surtout, leurs souffrances.