Le premier volume est consacré au Prélude à l'après-midi d'un faune - ce «miracle unique
dans toute la musique» que salua Ravel -, l'oeuvre de Debussy la plus jouée de son vivant
et qui marque, entre 1892 et 1894, un tournant définitif dans l'écriture orchestrale du musicien.
Dans une présentation musicologique aussi savante que sensible s'adressant au spécialiste
comme au lecteur plus novice, Denis Herlin, directeur de recherche au CNRS, évoque d'abord
la rencontre de Debussy avec la poésie de Mallarmé, qui se déclarera lui-même «très frappé
par la beauté neuve de la musique».
Une fois replacé L'Après-midi d'un faune dans son temps et dans l'oeuvre de Debussy, une analyse
méthodique et minutieuse du manuscrit autographe original en souligne les particularités.
Un fac-similé de près de quarante pages permet enfin d'apprécier au mieux la beauté des manuscrits
de Debussy, qu'une édition, si parfaite soit-elle, ne saurait refléter : lire ce manuscrit autographe,
en goûtant son souci de perfection graphique et sa précision dans la notation musicale,
ne peut que stimuler l'imaginaire sonore de l'interprète.