La fin d'une oeuvre musicale vient refermer la musique sur elle-même mais elle ouvre en même temps tout un champ de réflexions que le musicologue ne peut s'empêcher d'explorer. Bien que le moment final ne soit pas toujours clairement fini et identifiable, la notion de fin d'oeuvre renvoie, elle, à la fois à une matérialité (la terminaison physique de l'oeuvre d'art), à un achèvement (le geste de finition de l'oeuvre d'art) et à une orientation téléologique (la finalité de l'oeuvre d'art).
Or, si la fin reste habituellement l'épisode le plus conventionnel de l'oeuvre musicale (incarnée par le phénomène de la cadence), elle apparaît aussi, à partir du XIXe siècle, comme un lieu de transgression au sein duquel prennent forme les mutations du langage musical. Saisir la fin d'une oeuvre musicale n'est donc pas une tâche si facile…
Cela revient à tenter d'en délimiter les contours, la forme, l'identité mais aussi d'en comprendre les mécanismes musicaux élaborés par le compositeur face à ce moment inéluctable et enfin d'en percer les possibles et multiples significations au regard de l'oeuvre musicale dans son entier.