La musique n'est pas seulement, comme on se l'imagine aujourd'hui, l'art de combiner les sons ou le talent de les reproduire de la manière la plus agréable à l'oreille.
Envisagée dans sa partie spéculative, la musique est la connaissance de l'ordre de toutes choses, la science des rapports harmoniques de l'univers.
D'après cette observation, Antoine Fabre d'Olivet fait ressortir de son panorama un système théorique et pratique fondé sur la nature et réunissant les principes trouvés par les Anciens avec les connaissances acquises par les Modernes. Le projet n'a rien perdu de son actualité ; et, quoique la musicologie eût progressé depuis les deux siècles qui nous séparent de l'auteur, les conceptions et les intentions de la modernité n'ont guère varié.
Fabre d'Olivet se flatte d'avoir retrouvé les vrais principes de la musique et d'avoir suivi son histoire chez la plupart des nations de la Terre durant l'espace de 1 2000 ans...
Vraisemblablement le premier d'entre les musicologues modernes, Fabre d'Olivet ose répéter d'après les Anciens que la musique est bien d'origine divine, qu'elle a été instituée pour le perfectionnement de l'âme, et affirmer qu'aucun homme, quelque talentueux qu'il fût, n'a rien inventé jamais, le génie humain consistant seulement à saisir l'inspiration du germe spirituel descendu en lui
Le texte ici proposé est le plus complet. Pour ainsi dire introuvable dans son unique édition de 1928, il était urgent de le proposer de nouveau au public. Le complément apporté par les importantes notes et notices permettra de remonter instantanément aux sources mystériques, mythologiques et historiques, auxquelles le présent état du texte n'accordait que de lapidaires allusions nominatives.