La comtesse Lily Pastré (1891-1974), riche héritière marseillaise, femme excentrique,
romanesque, généreuse et grande mélomane, s'engage entre 1939 et fin 1942 dans une
résistance qui ne dit pas son nom. Elle transforme sa maison de Montredon à quelques
kilomètres du centre-ville de Marseille en refuge pour les artistes et les intellectuels en
danger. Des peintres (Rudolf Kundera, Christian Bérard, André Masson), des écrivains
(Luc Dietrich, Lanza des Vasto) et surtout des musiciens (Clara Haskil, Youra Guller,
Samsom François, Darius Milhaud, Édith Piaf, etc.) ont trouvé chez elle le gîte, le couvert
et la possibilité de se consacrer à leur art. En 1948, aux côté de Gabriel Dussurget, elle
soutient la création du festival d'art lyrique d'Aix-en-Provence. À sa mort en 1974, sa
maison et son parc (la campagne Pastré) deviennent propriété de la Ville de Marseille.
Pour livrer le récit de cette vie hors-norme, Laure Kressmann s'est appuyée sur une
documentation exhaustive ainsi que sur les entretiens qu'elle a menés auprès de ceux
qui ont cotoyé Lily Pastré.