«Éveille-toi, orgue, instrument sacré: entonne la louange de Dieu, notre Créateur et notre Père.
Orgue, instrument sacré, célèbre Jésus, notre Seigneur [...].
Orgue, instrument sacré, chante l'Esprit Saint [...].
Orgue, instrument sacré, élève nos chants et nos supplications vers Marie [...].
Orgue, instrument sacré, fais entrer l'assemblée des fidèles dans l'action de grâce du Christ.
Orgue, instrument sacré, apporte le réconfort de la foi à ceux qui sont dans la peine.
Orgue, instrument sacré, soutiens la prière des chrétiens.
Orgue, instrument sacré, proclame gloire au Père, au Fils et au Saint Esprit.»
(Rituel de bénédiction d'un orgue)
Depuis bientôt mille ans, l'orgue, vent de l'Esprit, l'orgue, instrument sacré, l'orgue, voix orante de la chrétienté, l'orgue, voix de la terre et voix du ciel, depuis bientôt mille ans l'orgue acclame, chante, jubile et tonne, l'orgue pleure et se lamente, l'orgue supplie et espère. L'Orgue! À le croire mû par des forces occultes.Musiciens de l'anonymat, organistes, ils sont par milliers ces forces occultes, ces puissances démiurgiques. Mais ils sont hommes aussi. Et c'est aussi à leur condition humaine que cet ouvrage veut rendre hommage. À leur condition humaine, à leur être musical même, dans la France des XIXe et XXe siècles. Les quelque huit mille trois cents entrées de ce dictionnaire - premier du genre - ne prétendent donc pas embrasser dans son tout le trésor dispensateur de deux siècles de musique et de musiciens. Mais elles attestent au moins l'étonnante vitalité d'un monde en constante espérance. Alors, au cri des silences, les absences s'incarneront. Et le visage, un et multiple, des organistes français, apparaîtra dans sa réalité.