La cithare à cordes frappées est datée, en Orient comme en Occident
du XVe siècle. Cet instrument ne figure pas sur les miniatures persanes
anciennes avant l'époque Qâjâr (1786-1925), si bien que son apparition
dans la musique savante pourrait être considérée comme tardive. Il est
donc bien difficile d'affirmer quoi que ce soit sur la date et le pays d'origine
de l'instrument.
Tandis que le luth târ était l'instrument prédominant, le nombre
de joueurs de santur était très restreint jusqu'à la fin du XIXe siècle,
et nous ignorons le contenu de leurs répertoires. Le plus ancien joueur de
santur connu est Mohammad Hasan Khân (milieu du XIXe siècle). Avant
1940, il n'y avait pas de luthiers spécialisés ; les instruments étaient mis
en oeuvre par des fabricants de luths târ et setâr. Si Habib Somâ'i (1905-1946)
fut le dernier d'une longue tradition, Farâmarz Pâyvar (1932-2009)
est sans conteste le premier d'une nouvelle génération. La génération
actuelle, les natifs des années '80, préfère quant à elle la composition à
l'occidentale à la pratique du répertoire radif.
L'étude organologique, comprenant la description de l'instrument
et de sa facture, est complétée par une histoire de son enseignement
L'étude musicologique s'appuie sur la transcription d'enregistrements
historiques. Peut-on parler d'école de santur en Iran ? Ce questionnement
précis trouve, dans le présent ouvrage, des réponses issues de pratiques
et discours observés en Iran.