La Première Guerre mondiale marque l'irruption de la guerre industrielle : tonnerres des canons, sifflements des obus, rugissements des
avions saturent le paysage sonore.
À ce bruit inouï, dont tous les récits témoignent, répond, à l'arrière-front
et dans les camps de prisonniers, un « contre-bruit », comme un anti-dote à cette violence de guerre. Au son des violons et des mandolines
de fortune, des harmonicas, des accordéons, les soldats retrouvent
une certaine joie de vivre. La musique est au coeur des récréations
combattantes : chansons de poilus, dont La Madelon reste l'archétype, fanfares ou spectacles.
À l'arrière, la musique se joue lors des défilés militaires ou des concerts
destinés à soutenir le moral de la nation tout entière. La créativité
musicale s'exprime dans une floraison d'oeuvres patriotiques, de musiques de deuil mais aussi dans les sonorités nouvelles du jazz apportées par les Américains. Au-delà du conflit, quand le fracas des armes
se tait, sonneries aux morts, oraisons funèbres ou minutes de silence
perpétuent la mémoire de la Grande Guerre.