Depuis Pythagore (et sa formule célèbre «Les Nombres gouvernent le monde»), depuis
Platon et Plotin, la méditation sur les Nombres fait partie des commencements de la
philosophie. Ici, cette méditation sur les Nombres, entendus comme fréquences sonores, est
reliée, à la manière de Schopenhauer, à une réflexion sur les fondements même du Réel.
Pour s'engager sur «les chemins de Musique» ici proposés, il faut d'abord s'élever à une
certaine hauteur ; c'est ce à quoi voudraient contribuer les pages introductives intitulées :
«Avant de vous engager sur ces chemins». Ensuite, après une nécessaire réflexion sur les
différents genres de connaissance, le lecteur trouvera ici, comme aurait dit Hegel, et à la place
où, philosophiquement, il avait élaboré sa Science de la Logique (c'est-à-dire au sommet où
parvient la Phénoménologie de l'esprit), ce qui est appelé des Eléments pour une
Métaphysique de la Musique. De ce fait, le présent ouvrage est aussi une improbable tentative
de réconciliation entre Hegel et Schopenhauer, le philosophe qui a, le premier, employé
l'expression de «Métaphysique de la Musique».
En dialogue d'amitié avec plusieurs lecteurs eux aussi «en Chemin», l'ouvrage ménage, à
un moment, un temps de Pause. Christian Gérini, qui vient de publier Henri Poincaré. Ce
que disent les choses, y présente la Connaissance comme «Sisyphe éclairé». Puis viennent
quatre méditations chrétiennes sur la Musique, celle de Jean-Rodolphe Kars, qui fit une
carrière de pianiste international avant de recevoir un Appel pour devenir prêtre, celle
d'Olivier Abel, professeur d'Ethique à la Faculté de Théologie protestante de Paris, celle de
Monseigneur Dominique Rey, Evêque de Fréjus-Toulon, et celle de Damien Poisblaud,
animateur des Chantres de l'Abbaye du Thoronet. D'ailleurs, ce Chemin de musique voudrait
inciter le lecteur à diriger ses pas vers cette Abbaye cistercienne qui est le second bâtiment
humain au monde pour les qualités de résonance.
Assumant à sa façon une dimension oecuménique, le livre inclut aussi une méditation
orthodoxe, celle du peintre Nicolas Greschny sur la très célèbre Icône de la Trinité, d'Andréï
Roublev (1370-1430).
Après la Pause, tout ce qui avait été établi précédemment concernant le Nombre Un et la
Note Do chez Pythagore, Archytas de Tarente et Zarlino est repris, notamment à propos de la
Lettre hébraïque Aleph, qui dit le Nombre Un en hébreu.