De Pythagore, qui expliquait la mécanique céleste cinq siècles avant notre ère en associant à chaque planète une note de la gamme, aux sondes spatiales Voyager transportant des témoignages musicaux de notre monde vers d'hypothétiques civilisations dans les profondeurs interstellaires, la dualité du cosmos et de la musique défie le temps. L'orgue est le vecteur privilégié de ce lien mystérieux entre astronomie et musique, simultanément témoin des travaux astronomiques et musicaux autant que de la facture instrumentale.
Des anciens grecs aux néoplatoniciens, du haut Moyen Âge à Copernic, Kepler et Galilée, du siècle des Lumières à la période contemporaine, nous suivons la longue histoire de l'orgue, le « roi des instruments », ses multiples interactions au cours du temps avec les différents domaines de la physique et de l'astronomie, où l'artiste exprime sa conception du cosmos musical, et où l'astronome s'inspire de l'immense palette sonore pour réaliser ses modèles physiques, et ainsi envisager les états « inouïs » de la matière cosmique.
C'est dans cette analogie entre la musique et l'astronomie que notre monde semble avoir puisé une bonne partie de ses conceptions de l'Univers.