Au cours de son premier voyage en Italie, Franz Liszt est inspiré par Raphaël, Michel-Ange, mais nombreux sont les chefs-d'oeuvre vus qui, sans donner leur nom à une composition, enrichissent à coup sûr l'imaginaire de cet artiste, un « enfant du siècle » à la recherche, dans les autres arts, d'émotions qu'il transpose en musique.
Cet ouvrage en forme de récit initiatique nous ouvre les portes de l'intimité du compositeur Franz Liszt qui, entre 1837 et 1839, parcourt l'Italie avec sa compagne, Marie d'Agoult. Grâce à leur correspondance et au journal que rédige quotidiennement Marie, on assiste à l'évolution de l'artiste dans sa recherche d'échanges entre les disciplines artistiques, jusqu'à ce que ses découvertes deviennent pour lui sources d'inspiration. Marie d'Agoult note avec constance les lieux visités, les réactions advenues, communes ou individuelles, partagées ou divergentes. Du lac Majeur à Pavie, de Milan à Venise, de Gênes à Florence, de Pise à Rome, d'Assise à Arezzo, Franz et Marie apprennent et façonnent leur regard artistique au contact des oeuvres qu'ils contemplent...
Synesthésie, quête artistique permanente, acquisition d'une culture « décloisonnée » par deux êtres vif-argent, dont on voit s'accroître les connaissances et la sensibilité aux arts visuels. À travers eux, la composition musicale en a bénéficié, la critique d'art aussi. Cet ouvrage rend compte de cette démarche constituant une page importante de l'histoire du romantisme et des créations du compositeur Franz Liszt.
L'ouvrage dit aussi en quoi, en ce XIXe siècle misogyne, un tel voyage de deux grandes années en Italie, déguisé en « grand tour au pays des arts » était, en fait, un séjour contraint, un exil.