Thèm'axe n° 12: Pouvoirs de la musique, Musiques de pouvoir TUAL François-Gildas (dir.)
Livre avec CD
LUGDIVINE
Référence: THEMAXE12 9782368570180
203p + 2CD; très illustré - Lyon - 2014
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Depuis la nuit des temps, l’homme a toujours cherché à s’approprier les diverses formes d’expression, que nous qualifierions aujourd’hui d’artistiques, pour affirmer sa position de dominant à l’égard de ses alter ego ou de son environnement naturel. Bien évidemment le ”fait sonore” (notion qui inclut le chant et la musique), au même titre que l’architecture, la peinture ou la sculpture a constitué un de ses principaux centres d’attention et d’intérêt pour parvenir à cet objectif.
La mythologie, les religions, ou l’exercice d’une gouvernance en général, offrent de multiples exemples du pouvoir qu’exercent le chant ou les instruments (cf. l’épisode fameux d’Ulysse face aux redoutables voix des sirènes, l’histoire d’Orphée, incarnation de la musique qui fait de lui le maître de l’Univers, celle des trompettes de Jericho, la force d’un hymne…).
Tinaig Clodoré-Tissot montre comment, dès le paléolithique, nos lointains ancêtres expérimentent les effets du son sur les animaux (pour les attirer ou, au contraire les effrayer) et comment ils font du chant un support sacré pour relier le monde du vivant à celui des morts. Parallèlement est mise en exergue toute l’importance qu’attachaient les chamanes de la préhistoire au choix de lieux dotés d’une bonne acoustique mais aussi le pouvoir prophylactique accordé au son (cf. les nombreux objets sonores déposés dans les tombes pour protéger les défunts) ou au rôle protecteur des instruments en bronze… De même, nous découvrons comment, aux âges des métaux, les élites sociales ont déjà mis la main sur la musique ou sur ceux qui la maîtrisent (bardes…).
Eric Régnier se penche sur certains aspects du pouvoir de la musique dans le sacré (Pater omnipotens, musica omnipotens…), sur celui de Lully qui régente, par son art, la cour de LouisXIV (Miroirs d’un grand oeuvre), sur l’hymne La Marseillaise (Pouvoir d’une musique de pouvoir…), sur le rôle de la musique ”noire” dans le processus d’égalité des droits civiques pour les Afro-Américains (From slave to king of pop avec un chapitre passionnant : Le mystérieux pouvoir de la blue note)…
François-Gildas Tual choisit deux approches autour de Chostakovitch (L’Héroïsme ambigu de la symphonie) et de la notion de Paix (une Utopie musicale ?)
Patrick Otto (La musique à Berlin entre 1961 et 1989)
Anne Foisy (L’Art pour survivre : les musiciens de Thérésine)
Philippe Gonin (Le pouvoir de la guitare électrique dans la musique rock) apportent d’autres éclairages autour de ce thème initial.
Laurence Le Diagon consacre différents chapitres à Sainte-Cécile (Purcell : Ode à Sainte cécile), à La Marseillaise vue par Liszt (Variations sur le pouvoir d’un thème), à la force de la musique de Verdi (face aux révolutions italiennes)…