Depuis l’Antiquité, la plupart des grands noms de notre tradition philosophique ont traité de la musique, lui consacrant parfois des développements importants – sans compter que certains ont été aussi compositeurs. Parmi les questions soulevées par les philosophes, celle de l’objet de la musique reste l’une des plus énigmatique : que la musique dise ou exprime quelque chose a été admis comme une évidence pendant des siècles, mais la nature de ce qu’elle peut ou doit exprimer, ainsi que les moyens appropriés à cette fin, ont donné lieu à des débats assez vifs, auxquels ont pris part musiciens et écrivains au-delà du cercle étroit des philosophes.
Ces discussions sur le véritable contenu de la musique font en réalité apparaître une inquiétude sur la possibilité même, pour la musique, d’avoir un contenu. Il n’est pas exagéré de dire que, tout au long de l’histoire de la tradition occidentale, une grande partie des théories de la musique se sont constituées pour répondre à cette question de l’indétermination – apparente ou réelle, menaçante ou salutaire – de son contenu.
Les textes réunis ici, selon les cas peu connus, méconnus ou difficiles d’accès, illustrent les principales étapes de ce débat.
Avec des textes de Aristote, D’Alembert, B. De Schloezer, E. Hanslick, E. T. A. Hoffmann, , Fr.-B. Mâche, F. Nietzsche, Platon, J.-J. Rousseau, W. H. Wacke